mercredi 21 mars 2018

Les deux bijoux de Beynat



Terre à Terre et Cuvée des Lyres sont deux micro-cuvées signées Alain Tourenne, dit le Magicien. Les deux sont 100 % Merlot, les deux sont sans sulfites ajoutés, y compris à la mise. Il y a deux différences notoires, sans parler du millésime : les Lyres proviennent d'un sol argilo-silex, alors que Terre à Terre est issue d'un terroir calcaire. Les Lyres sont élevées en fûts de chêne. Terre à terre est vinifiée et élevée en amphore. 

Normalement, Alain ne les vend qu'à la propriété, car les quantités sont confidentielles. Il a fait une exception pour nous, tout en limitant l'allocation à quelques cartons pour l'année. 





La robe est pourpre sombre, opaque, au disque violacé. 

Le nez a un côté "brun ténébreux", sur la crème de mûre, le graphite, la truffe, et des notes terriennes/telluriques qui apportent de la profondeur. 

La bouche est ronde, très ample, vous emplissant le palais d'une matière dense et veloutée, au fruit mûr et frais, intense. L'ensemble n'a rien de statique : il y a au contraire de l'allant, une énergie intérieure qui pulse bien. 

La finale dévoile une mâche plutôt imposante (le calcaire !) mais aucune astringence désagréable : les tannins sont bien mûrs, et le fruit noir éclatant écrase tout sur son passage !



Cuvée des lyres 2015 (23.00 €)

Le nez est plutôt plus discret, sur une aromatique plus mûre, évoquant l'Amarone (raisins passerillés) tout en dégageant de la fraîcheur. La truffe est là aussi, et puis la terre dans ce qu'elle a de plus profond. On s'enfonce dedans dès qu'on y laisse traîner son nez...


La bouche est plus traçante (le silex ?) et la matière plus soyeuse que veloutée. Par contre, on retrouve le fruit mûr et frais, tout aussi éclatant, et peut-être même plus vibrant. L'ensemble est d'un équilibre superlatif, rarement rencontré à Bordeaux (et ailleurs). 

La finale tonique est totalement raccord. Elle ne fait qu'intensifier les perceptions antérieures, avec une légère surcouche boisée. Mais il y a le fruit et la truffe qui font un superbe come-back, soulignés par du salin/grillé. On frôle l'exaltation !

Nota : je les ai goûtés plutôt frais, température de cave oblige (aux alentours de 14-15 °C). A 18-20 °C, on sent plus que ces bébés pèsent 14.5 % d'alcool. 

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